Menu
Libération

Napolitano, du PCI au Quirinal

Article réservé aux abonnés
Le sénateur à vie, Démocrate de gauche, 80 ans, a été élu Président.
publié le 11 mai 2006 à 21h11

Rome de notre correspondant

Battu le 10 avril par seulement 25 000 voix d'écart, Silvio Berlusconi a aussi perdu l'après-élection. Après avoir échoué à placer Giulio Andreotti à la présidence du Sénat, le patron de Forza Italia avait en effet mis un veto sur tout candidat provenant de l'ex-Parti communiste pour la course à la présidence de la République. Hier les héritiers du PCI devenus, en 1991, Démocrates de gauche (DS) ont répondu, en tant que principal parti de la majorité, en imposant, avec l'accord de Romano Prodi, l'élection de Giorgio Napolitano au palais du Quirinal.

Tabou. Au quatrième tour de scrutin (les trois précédents nécessitant une majorité qualifiée des 2/3), le sénateur à vie DS, âgé de 80 ans, l'a emporté avec 543 voix sur 1 009 votants grâce au vote unitaire de toute l'Union. Si la désignation au Quirinal d'un ancien dirigeant du PCI constitue la fin d'un tabou hérité de la guerre froide, celle-ci consacre avant tout la carrière d'un homme politique unanimement respecté dans la Péninsule.

Ancien président de la Chambre des députés de 1992 à 1994, Giorgio Napolitano a toujours représenté le courant modéré et réformateur du parti. Il fut l'un des plus farouches partisans du tournant social-démocrate du PCI et du dialogue, que ce soit avec le Parti socialiste de Bettino Craxi ou avec les Etats-Unis, au point d'être le premier dirigeant communiste italien à être invité outre-Atlantique.

Né à Naples en 1925, engagé dans un groupe de résistance à 17 ans, il entre