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Libération

Vladimir Poutine à l'assaut de la «forteresse» américaine

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Le président russe, ironique, a répondu aux critiques des Etats-Unis.
par Virginie PIRONON
publié le 11 mai 2006 à 21h11

Moscou correspondance

Les critiques sont à peine voilées et les piques savamment distillées, pour cause de G8 organisé dans deux mois à Saint-Pétersbourg. Hier, lors de son discours annuel à la Nation, retransmis en direct à la télévision, qui réunit le Gotha politique russe, Vladimir Poutine n'a pas résisté, au détour de «petites phrases», à la tentation de répondre aux récentes critiques américaines. La semaine dernière, le vice-président américain Dick Cheney l'accusait de fouler au pied la démocratie et d'utiliser ses ressources énergétiques comme instrument de chantage.

«Plus de limites». «Le camarade loup mange [...] et n'a aucune intention d'écouter qui que ce soit», a déclaré Vladimir Poutine, avant de poursuivre : «Où disparaît tout le pathos sur la défense des droits de l'homme, la démocratie lorsqu'il s'agit de défendre ses propres intérêts ? Tout devient alors possible, il n'y a plus de limites.»

Quelques minutes plus tôt, le président russe venait de rappeler, sur un ton ironique, que le budget consacré à la défense par les Etats-Unis est 25 fois supérieur à celui de la Russie. «Bravo !» a-t-il lancé, avant de marquer une pause. Applaudissements. Pour le chef du Kremlin, face à la «forteresse» érigée par les Etats-Unis, la Russie doit s'affirmer comme une puissance militaire et économique. «Nous devons aussi nous construire une défense solide, car nous savons ce qui se passe dans le monde.» Dans la même veine, il a jugé qu'il serait «prématuré» de parler de la fin