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Libération

La Belgique indignée par le meurtre raciste d'Anvers

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publié le 13 mai 2006 à 21h13

Anvers envoyée spéciale

«Les étrangers ne sont pas des cibles de tir.» Cette banderole surplombe bouquets de fleurs et bougies allumées sur un trottoir de Swartezuster Straat. Dans cette rue du centre-ville d'Anvers, une fillette belge de 2 ans et sa nourrice malienne de 24 ans ont été abattues par un skinhead. Jeudi, peu avant midi, Hans Van Temsche, 18 ans, crâne rasé et tout de noir vêtu, a tiré à bout portant sur ses victimes. Auparavant, il avait grièvement blessé au thorax une femme turque de 46 ans, qui lisait un roman sur un banc public de Kleine Goddard, une autre rue du centre-ville. L'agresseur s'était procuré son arme le matin même, un fusil de chasse Winchester, dans une armurerie d'Anvers. Après avoir été sommé de se rendre, il a été abattu par un policier en civil et blessé au ventre. Hospitalisé d'urgence, il a déclaré avoir eu l'intention d'abattre des étrangers en raison «d'événements qui se sont passés dans sa vie privée», a indiqué hier le parquet d'Anvers, sans donner plus de détails.

Mine grave. Sur Zwartezuster Straat, les passants s'emportent. «C'est comme si c'était moi qu'on avait tué», affirme un homme qui se présente comme «Belge d'origine sénégalaise». «L'armurier qui a vendu le fusil est au moins aussi coupable que le meurtrier», regrette un jeune Marocain. Pour la prière de vendredi, Marocains, Maliens et Sénégalais sont arrivés par petits groupes, la mine grave, à la mosquée de Lange Kievitstraat, près de la gare centrale. «C'est un choc», témoi