Bruxelles (UE) de notre correspondant
La commissaire européenne chargée de la concurrence, la libérale néerlandaise Neelie Kroes, a entretenu des liens étroits avec l'un des plus grands promoteurs immobiliers néerlandais, Jan-Dirk Paarlberg, membre présumé, selon la justice de son pays, d'une organisation criminelle impliquée dans des assassinats, des enlèvements, des extorsions de fonds et blanchiment. Neelie Kroes n'a pris ses distances avec ce proche qu'en 2004, lorsque la justice néerlandaise s'est intéressée à lui, et n'a rompu les liens d'affaires avec lui qu'en avril. Une affaire qui jette une ombre sur l'intégrité d'une commissaire qui occupe un poste clé dans l'exécutif européen et est déjà contestée pour ses liens avec le monde des affaires : «La femme de César doit être irréprochable, insiste Bernard Poignant, chef des socialistes françaises au Parlement européen. Or là, il y a, un problème moral qui devrait intéresser les eurodéputés. Déjà, fin 2004, nous l'avions investie à contrecoeur.» Pour le porte-parole de la commissaire, «il n'y a aucune affaire : tout ce qu'elle a fait l'a été de manière transparente».
Caution. Avant d'être nommée à Bruxelles, Kroes était une femme d'affaires prospère, membre d'un nombre impressionnant de conseils d'administration de grandes sociétés (Volvo, Thales, etc.) Elle était aussi très proche de Jan-Dirk Paarlberg, membre comme elle du parti libéral VVD, à tel point que sa société de management occupait un bureau dans l'un de ses im