São Paulo de notre correspondante
Un policier abattu à l'intérieur même d'un commissariat de quartier, à São Paulo. Un autre, juste devant son domicile. Un troisième exécuté par des assaillants qui ont abordé sa voiture alors qu'il patrouillait à Osasco, dans la banlieue de la ville. Sans parler de ces deux agents pénitentiaires assassinés, l'un dans un snack et l'autre dans le motel où il travaillait de temps à autre pour arrondir ses fins de mois. Ce ne sont là que quelques-unes de la centaine d'attaques, à la mitrailleuse ou à la grenade, qui ont visé ce week-end l'Etat de São Paulo, le plus important du Brésil.
Depuis vendredi soir, la plus grande organisation criminelle, le Premier commandement de la capitale (PCC), s'est livrée à une démonstration de force meurtrière d'une ampleur inédite contre l'Etat de São Paulo. Bilan : 52 morts 35 policiers et gardiens de prison, 14 assaillants et 3 passants. Et autant de blessés. Parallèlement, l'organisation a déclenché des mutineries, qui se sont étendues à 64 prisons situées dans plusieurs villes de l'Etat. Les mutins ont pris 300 otages parmi les agents pénitentiaires.
Riposte. Pour le gouverneur de l'Etat de São Paulo, Claudio Lembo (droite), ces attaques, «prévisibles», sont une riposte à sa décision de transférer 765 détenus appartenant au PCC dont le leader de l'organisation vers une prison de haute sécurité, pour mieux les isoler. La vague d'attentats et les mutineries ont de fait commencé peu après ce transfert qui,