Port-au-Prince correspondance
Haïti a fait un nouveau pas, hier, vers un semblant de stabilité, avec l'investiture officielle du président René Préval, élu le 7 février, plus de deux ans après le renversement de son prédécesseur Jean-Bertrand Aristide. Entre-temps, le pays a connu une intervention militaire de l'ONU toujours présente , un gouvernement provisoire, quatre reports successifs de l'élection présidentielle, puis des législatives. Pour l'investiture et les quelques célébrations qui devaient suivre, Port-au-Prince a pris un air de fête avec quelques lueurs d'électricité dans une capitale qui en est presque totalement privée depuis des mois.
Plus grand défi. La crise de l'énergie est à l'image de celle que traverse le pays. Lors de son récent voyage à Ottawa, Préval demandait de l'aide financière «à très court terme» dans un pays, reconnaissait-il, où il n'y a que deux heures d'électricité par jour en moyenne dans la capitale. Une situation qui perturbe les activités commerciales, industrielles et scolaires. René Préval hérite d'un pays au bord du gouffre. Son plus grand défi : réconcilier une nation meurtrie par les querelles intestines, les rancoeurs politiques, les inégalités sociales et la paupérisation continue de la classe moyenne. Il lui faudra remettre sur pied les institutions, créer des conditions favorables à l'investissement privé et convaincre les «pays amis» et les institutions internationales de continuer à le soutenir financièrement. Sans une aide in