São Paulo de notre correspondante
Une porte vitrée criblée de balles : voici l'entrée du 74e «district policier» de São Paulo, situé aux confins de la mégalopole brésilienne. Le commissariat a été la cible de l'une des 180 attaques menées ce week-end par l'organisation criminelle Premier commandement de la capitale (PCC) contre les forces de l'ordre de l'Etat de São Paulo, et qui ont fait 81 morts dont 39 policiers selon le dernier bilan.
Sans précédent. Depuis l'attaque, trente hommes sont venus en renfort ici. Sanglés dans des gilets pare-balles, un, voire deux revolvers à la taille, ils montent la garde, la mine sombre. Pas question de s'avouer vaincu face au crime organisé. C'est tout juste si l'on reconnaît une «tension». Un policier finit par lâcher, amer : «São Paulo, c'est pire que l'Irak. Là-bas, il y a eu moins de morts que chez nous ces deux derniers jours.» Le transfert de 765 membres du PCC dans une prison de haute sécurité a déclenché dans la nuit de vendredi à samedi cette offensive sans précédent.
Il était 21 h 30, vendredi soir, quand deux motos ont déboulé devant le 74e district. Florisvaldo Bispo, l'un des rares policiers n'ayant pas requis l'anonymat, avait ôté son gilet pare-balles et dressait le procès-verbal d'un accident de la route. Face à l'attaque, ses trois autres collègues de service ce soir-là ont battu en retraite derrière un mur. Lui a décidé de riposter. Il est désormais le héros des lieux : «C'est grâce à lui qu'ici il n'y a pas eu de victimes,