La Haye de notre correspondante
Menteuse ou victime ? Visiblement émue, la députée néerlandaise d'origine somalienne a renoncé hier devant la presse à son mandat au Parlement. En quelques jours, la trajectoire flamboyante d'Ayaan Hirsi Ali, 36 ans, a tourné à la chute vertigineuse. Arrivée en 1992 aux Pays-Bas en tant que simple réfugiée, elle s'est forgée en moins de dix ans une destinée d'héroïne internationale, critique de l'islam. Attaquée de toutes parts, menacée de mort par les islamistes, contrainte à déménager par des voisins apeurés qui ont eu recours à la justice, accusée de mensonges et sommée de renoncer à sa nationalité néerlandaise, elle a jeté l'éponge, hier, secouée mais toujours prête à défendre sa «liberté».
Controverses. Sainte Ayaan, un documentaire critique produit par NPS, la télévision nationale, diffusé le 11 mai, s'est ajouté à une longue série de controverses autour d'un personnage éminemment contesté. Accusée par cette émission d'avoir menti sur son nom, sa date de naissance, son statut réel ainsi que sur son mariage forcé, elle s'est défendue hier, grave et tendue. «J'ai dit à de nombreuses reprises que je ne suis pas fière d'avoir menti lorsque j'ai demandé l'asile aux Pays-Bas. J'ai eu tort de le faire. Je l'ai fait parce que je sentais que je n'avais pas le choix.» Alors que dans Sainte Ayaan, son frère, sa mère et son ex-mari affirment qu'elle s'est mariée de son plein gré avec un Somalien installé au Canada, elle a maintenu le contraire. «J'ava