Tbilissi correspondance
Les Russes sont partis en fanfare, mais ce sont les Géorgiens qui crient victoire. Lundi, les télévisions géorgiennes montraient le premier convoi ferroviaire emportant vers l'Azerbaïdjan, sur fond de musique militaire, sept chars, douze véhicules blindés et d'autres armements en provenance de la base russe d'Akhalkalaki, dans le sud de la Géorgie. Le président pro-occidental Mikhaïl Saakachvili avait qualifié de «victoire de la diplomatie» géorgienne l'accord «historique» signé en mars dernier, oubliant le premier accord signé en mai 2005 par son ancienne ministre limogée, la franco-géorgienne Salomé Zourabichvili (lire ci-contre).
Embargo. C'est effectivement un événement non négligeable pour la petite République ex-soviétique, dont l'ambition affichée, après avoir passé deux cents ans sous la tutelle militaire russe, est de rejoindre l'Otan. L'une des conditions d'adhésion étant l'absence de bases étrangères sur le territoire national. Et le succès semble d'autant plus éclatant qu'une guerre économique oppose Tbilissi et Moscou depuis le début de l'année, dont le dernier épisode a été l'embargo russe sur les vins et l'eau minérale, deux secteurs vitaux de l'économie géorgienne. Officiellement prise pour des raisons sanitaires, la décision avait été interprétée comme une mesure punitive par Tbilissi, alors que la Géorgie venait de poser son veto à l'entrée de la Russie dans l'Organisation mondiale du commerce. «Le gouvernement russe est devenu plus pr