Pourquoi avez-vous quitté le gouvernement de Saakachvili ?
Je ne l'ai pas revu depuis mon renvoi. Jusque-là, il m'avait soutenue face aux forces néobolcheviques. Je crois que je gênais. En négociant avec les Russes et en parvenant à un accord, le 30 mai 2005, sur le retrait de leurs bases, j'ai pris un poids politique et montré une capacité à gérer les relations avec la Russie. Or les autorités ont depuis renégocié cet accord qui ne porte plus que sur deux bases, excluant la troisième située en Abkhazie (République sécessionniste prorusse de Géorgie). Mon renvoi a été le signal d'un net recul démocratique. Mikhaïl Saakachvili dérive vers l'autoritarisme. Il faut des pressions externes et internes. J'ai donc décidé de créer un parti, La voix de la Géorgie, de droite, défendant la propriété privée et l'Etat de droit. Je me présente aux municipales de novembre à Tbilissi. J'ai reçu un grand soutien moral en Europe, mais je n'ai pas trouvé le Soros européen qui m'aiderait financièrement.
Etes-vous toujours membre de la diplomatie française ?
Dès mon renvoi, j'ai écrit au Quai d'Orsay pour mettre fin à mon statut particulier. Mise à disposition de la Géorgie après la «révolution des roses», je continuais en effet de recevoir mon salaire du ministère. Ce statut est d'ailleurs contesté par les syndicats qui ont déposé un recours. Aujourd'hui, je suis donc en disponibilité du Quai. C'est une concession que j'ai faite à mes enfants qui ne voulaient pas que je coupe tout. Même si j'échou