Strasbourg (UE) envoyé spécial
Strasbourg a peut-être traité depuis vingt-six ans le Parlement européen comme une vache à lait, mais, si tel est le cas, il en est largement responsable. C'est, en tout cas, ce que les eurodéputés auront retenu de l'audition, lundi soir, de Fabienne Keller, la maire UMP de la ville. Il est donc douteux qu'ils poursuivent plus avant des investigations qui risquent de les éclabousser...
Indemnité. L'affaire éclate début mars, à l'occasion de la cession au Parlement de deux immeubles de bureaux situés à Strasbourg. Si les terrains sont cédés pour un euro symbolique par la ville au Parlement, la vente, elle, est conclue entre le propriétaire, la société civile immobilière (SCI) Erasme, un fonds de pension néerlandais, et l'Europarlement pour une somme de 136 millions d'euros. Mais ce dernier apprend que la SCI s'est engagée à rétrocéder 29 millions d'euros à la ville. Pourquoi ? Parce que la SCI et Strasbourg sont liées par un bail emphytéotique aux termes duquel les immeubles étaient censés revenir en pleine propriété à la ville en 2047. Les 29 millions représentent une indemnité pour la renonciation à ce bail.
Le Parlement hurle alors au scandale et suspend la vente : il estime s'être fait flouer puisque la ville s'est engagée à ne pas réclamer d'indemnités pour sa renonciation au paiement du terrain ce qui, pour lui, inclue le bail emphytéotique. Fabienne Keller a expliqué, lundi, qu'il n'a jamais été question que la ville y renonce gratuitement p