Moscou de notre correspondante
«On va faire le gros dos et attendre que ça passe.» A l'orée de la présidence russe du Conseil de l'Europe, qui débute ce vendredi, par une visite du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, à Strasbourg, le Palais de l'Europe essaie de ne pas se laisser aller à la déprime. «Un des problèmes avec les Russes est qu'ils n'ont pas encore appris à être polis», ironise un haut fonctionnaire, décrivant l'ambassadeur russe qui va assurer le gros de cette présidence comme «un bouledogue». «Au comité des ministres, les Russes gueulent, ils protestent sur tout et n'importe quoi. Ils accusent les Européens de doubles standards [une des grandes rengaines de Moscou est que la Russie serait jugée beaucoup plus sévèrement que d'autres pays, notamment les Baltes, ndlr] alors que ce sont eux qui profitent de ces doubles standards !» poursuit cet observateur. «Cette présidence russe pose un problème fondamental pour le Conseil de l'Europe, résume un autre observateur de l'intérieur, mais personne ne veut s'avouer que la Russie d'aujourd'hui n'est plus le pays qui a adhéré en 1996 et qui promettait de devenir un Etat européen "normal".»
Droits de l'homme. Championne des plaintes à la Cour de Strasbourg, sans cesse épinglée pour tortures ou exécutions sommaires en Tchétchénie, la Russie prend aujourd'hui la présidence d'une institution dont la principale raison d'être est la défense des droits de l'homme. «Il y a quelques années encore, lorsque la Moldavie d