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Les camps palestiniens au Liban, zones de non-droit

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Echappant au contrôle de l'Etat, les camps de réfugiés, surpeuplés et misérables, abritent des criminels et des extrémistes islamistes.
publié le 18 mai 2006 à 21h16

Sud du Liban envoyée spéciale

Abed, recherché pour tentative de meurtre. Yasser, recherché pour dynamitage de débits de boissons. Abou Mohamad, recherché pour appartenance à une organisation terroriste... Tous squattent, pistolet à la ceinture, les ruelles défoncées de leur quartier. Ils sont à quelques centaines de mètres d'un check point de l'armée. Personne ne viendra les arrêter. Ils habitent Ta'mîr, zone de non-droit accolée au camp palestinien de Aïn el-Héloué, dans le sud du Liban. Depuis quinze ans, ce secteur échappe à tout contrôle et sert de refuge aux criminels de droit commun comme de quartier général à des organisations sunnites intégristes. Parmi elles, Usbat al-Ansar (Ligue des partisans, ndlr), un groupe armé palestinien soupçonné d'entretenir des liens avec Al-Qaeda.

A l'origine de l'impunité dont jouissent les milices extrémistes dans le quartier, le statut d'extraterritorialité accordé aux douze camps où s'entassent quelque 350 000 réfugiés. En vertu d'un accord tacite, qui date de la guerre civile, l'armée ne pénètre pas dans ces enclaves, délimitées par des murs et des barbelés. Le secteur de Ta'mîr est libanais, mais en raison de sa proximité avec Aïn el-Héloué, les autorités l'ont inclus de facto dans le camp, le plus peuplé du pays.

Actions terroristes. C'est à l'ombre de ses artères miséreuses qu'Usbat al-Ansar, s'inscrit, dès 1991, dans la mouvance salafiste jihadiste (une branche radicale de l'islam qui prône un retour au califat et voue un culte au