Bamako (Mali) envoyée spéciale
«Sarkozy raciste ! Sarkozy raciste ! » La visite du ministre de l'Intérieur au Mali s'est déroulée, hier, dans un lourd climat d'hostilité suscité par sa loi durcissant les conditions de l'immigration votée mercredi à Paris à l'Assemblée. «Colère à Bamako», titrait hier le Républicain, un journal très populaire au Mali. «La fracture», commentait Info-Matin, un autre quotidien qui parle d'un Sarkozy «détesté sous nos cieux» : «Les Maliens ne peuvent pas entrer en France comme ils veulent mais Sarkozy, lui, vient comme cela lui chante, même si nous ne voulons pas [de sa présence] », lisait-on dans les colonnes du journal. Dans la rue, partout où il s'est rendu hier, des Maliens plus ou moins nombreux ont attendu de pied ferme le numéro 2 du gouvernement.
«Pas le bienvenu». A 9 heures du matin, près du consulat français, ils étaient environ 200 à invectiver, sur fond de reggae, « Sarko, un pur produit de l'immigration qui s'insurge contre les immigrés ». «Sarkozy, xénophobe, raciste, n'est pas le bienvenu au Mali», proclamait une autre banderole. Un des manifestants a expliqué au micro qu'avec «l'immigration choisie, on va choisir les meilleurs Africains pour les mettre au service de la France ». «Dans la psychologie malienne, il est impossible de se voir bloquer l'entrée en France, décrypte un cameraman malien. Même si c'est le parcours du combattant, les gens n'ont pas d'autre issue.»
Actuellement, 46 000 Maliens résident en France, selon le minist