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Libération
Interview

« Le régime de Damas n'est pas réformable »

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par Jean-Patrick VOUDENAY
publié le 19 mai 2006 à 21h17

Londres envoyé spécial

Chef de la puissante confrérie des Frères musulmans en Syrie, Ali Sadreddine Bayanouni ­ en exil à Londres ­ a conclu en mars une étonnante alliance avec l'ex-vice-président (sunnite) Khaddam, qui organisa la répression des islamistes. Le Front de salut national constitue un second bloc de l'opposition à côté du Manifeste de Damas ­ coalition de partis semi-clandestins ­ soutenus aussi par les Frères musulmans. Interview.

Bachar al-Assad avait suscité beaucoup d'espoirs en succédant à son père. Six ans plus tard, le bilan que vous dressez est accablant. Que s'est-il passé ?

Nous le considérons comme prisonnier du groupe sécuritaire et militaire qui dirige la Syrie. Malgré son pouvoir ­ car il a du pouvoir ­, il demeure sous leur contrôle. Il n'arrive pas à sortir de la situation dans laquelle il s'est placé et cherche à suivre la politique de son père. Lorsqu'il a pris le pouvoir, nous lui avons demandé de mettre en place des réformes de façon progressive pour éviter un choc dans le pays. Mais il n'a pas de projet, aussi accompagne-t-il le groupe qui gouvernait la Syrie du temps de Hafez al-Assad. Ses études en Angleterre et son discours d'investiture avaient laissé croire à des réformes. Mais il n'en a ni la volonté ni la capacité.

La répression est-elle aussi dure que sous Hafez al-Assad ?

Il y a moins de répression mais elle continue sous toutes ses formes : emprisonnements, enlèvements... Les institutions sécuritaires n'ont pas changé de méthode. Ce qui