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Libération

Mauvaise journée pour la justice égyptienne

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Le pouvoir a confirmé la condamnation de l'opposant Ayman Nour et s'attaque à l'indépendance des juges.
publié le 19 mai 2006 à 21h17

Le Caire de notre correspondant

Deux audiences judiciaires sur fond de répression : la journée d'hier était un test pour le processus de réforme politique en Egypte. Cernée par près d'un millier de policiers prêts à charger les manifestants, la Cour de cassation du Caire a confirmé la condamnation à cinq ans de prison d'Ayman Nour, le principal opposant d'Hosni Moubarak, arrivé second lors de la présidentielle de septembre. Il avait été accusé de falsification de documents, lors de la création de son parti Al-Ghad.

Défi au pouvoir. Toujours hier, un autre bras de fer opposait le pouvoir et deux magistrats, Mahmoud Mekki et Hicham Bastawissi. Ils étaient déférés devant le Conseil de discipline de la magistrature pour avoir osé demander une enquête sur les fraudes, les intimidations et les violences commises lors des législatives de novembre. Une audace qui leur vaut le soutien de toute l'opposition et de la société civile égyptienne. Hier, le conseil a disculpé Mahmoud Mekki et infligé un blâme à Hicham Bastawissi. Victime d'une crise cardiaque il y a trois jours, ce dernier est hospitalisé depuis.

En quelques mois, ces deux hommes sont devenus les symboles du camp réformateur en Egypte. Erigeant la magistrature en dernier rempart de la démocratie, ils incarnent les revendications d'une part grandissante de la population qui réclame une refonte du système. L'an dernier, les juges ont entamé une épreuve de force avec l'Etat. Traditionnellement chargés de la supervision des électi