Berlin de notre correspondante
Tétanisés à l'idée que l'on donne une mauvaise image de leur pays à trois semaines de l'ouverture de la Coupe du monde de football, les hommes politiques allemands ont longtemps minimisé les faits. Aujourd'hui, ils ne peuvent plus fermer les yeux. Beaucoup, comme le député européen vert Cem ÷zdemir, d'origine turque, ou le député SPD Sebastian Edathy, d'origine indienne, n'hésitent plus à parler publiquement de l'existence de «zones interdites» pour les étrangers.
«Ecarts de langage». Le 9 janvier, il y a eu le cas de ce jeune Ethiopien de 12 ans, tabassé pendant deux heures à Pömmelte, en ex-Allemagne de l'Est. Deux mois plus tard, un ressortissant de la Côte-d'Ivoire a été grièvement blessé dans le centre-ville de Halle. Encore en ex-RDA. Et il y a eu la violente agression, le 16 avril à Potsdam, contre Ermyas M., un ingénieur allemand d'origine éthiopienne âgé de 37 ans, resté quinze jours dans le coma. Le 20 avril, un travailleur social originaire du Mozambique et son fils se sont fait agresser par un groupe de jeunes d'extrême droite à Magdebourg. Vendredi soir, c'est un député PDS (néocommuniste) du parlement régional de Berlin d'origine kurde, Giyasettin Sayan, qui s'est fait attaquer. C'est le sixième attentat raciste grave recensé depuis janvier en ex-RDA.
Le débat sur le racisme à l'Est a pris une nouvelle ampleur, mercredi, quand Uwe-Karsten Heye, ancien porte-parole de l'ex-chancelier social-démocrate (SPD), a déclaré : «Je ne conseill