Podgorica envoyée spéciale
Le Premier ministre monténégrin Milo Djukanovic, qui a lié son sort à l'indépendance de cette ex-République yougoslave, est avant tout un battant et un survivant. «La victoire lui assure presque automatiquement un nouveau mandat à l'issue des législatives de septembre, et peut-être même encore un aux élections suivantes», affirme le sociologue Srdjan Darmanovic. A 44 ans, l'homme qui avait promis de se retirer en cas d'échec du référendum sur l'indépendance, est déjà un phénomène de longévité au pouvoir dans l'ex-Yougoslavie. Tantôt président, tantôt chef du gouvernement, il préside aux destinées du Monténégro depuis dix-sept ans. Il est le seul rescapé parmi les hommes politiques qui dirigeaient les ex-Républiques yougoslaves lors de l'éclatement de la fédération en 1991. Les autres, qu'ils soient issus, comme lui, du Parti communiste ou venant des mouvements nationalistes, sont tous morts ou en retraite. Une fois père de l'indépendance, il n'aura plus que deux records à battre : celui de Tito, 35 ans à la tête de la Yougoslavie socialiste, et celui du roi Nikola Ier du Monténégro, au pouvoir de 1860 à 1918.
Impatients. Milo Djukanovic est un politicien qui a toujours su s'adapter et être du bon côté du manche. Fils d'un notable de Niksic, la deuxième ville du Monténégro, il s'impose comme leader des Jeunesses communistes alors qu'il étudie l'économie. Il épaule son ami Momir Bulatovic à la tête d'un groupe de jeunes impatients qui renversent en 198