Ils accusent le gouvernement islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan d'encourager le «terrorisme fondamentaliste» par ses attaques répétées contre la laïcité. L'opposition de gauche et la haute administration, soutenues par l'armée, entendent poursuivre leur mobilisation après les deux grandes manifestations qui ont regroupé, jeudi, des dizaines de milliers de personnes à Ankara, lors des obsèques du juge du Conseil d'Etat Mustafa Yücel Bilgi, assassiné par l'avocat islamiste Alparslan Aslan, 29 ans, qui se proclamait «soldat de Dieu».
«Coup d'Etat postmoderne». «Cette mobilisation ne doit pas rester la réaction d'un jour, mais devenir permanente et être poursuivie par tous», a martelé le général Hilmi ÷skok, chef d'état-major d'une armée qui se considère toujours comme la garante des valeurs de la République jacobine et laïque fondée par Mustafa Kemal sur les décombres de l'Empire ottoman. Cette déclaration représente une véritable mise en garde au gouvernement de l'AKP, le Parti de la justice et du développement, au pouvoir depuis novembre 2002. Par de tels appels à l'opinion publique, les forces armées avaient joué un rôle clé, en février 1997, dans la démission du Premier ministre islamiste Necmettin Erbakan, leader historique de l'islamisme politique turc et mentor de l'actuel chef du gouvernement. Les commentateurs avaient alors parlé de «coup d'Etat postmoderne».
«L'opération de déstabilisation visant à domestiquer ou à chasser du pouvoir Erdogan s'