New York de notre correspondant
Un maire blanc allait-il être élu à La Nouvelle-Orléans pour la première fois depuis 1978 ? La plupart des pronostics allaient dans ce sens, en se fondant sur l'évolution démographique. Avant l'inondation provoquée en août par le cyclone Katrina, la ville comptait deux habitants noirs pour un Blanc. Depuis, elle a perdu plus de la moitié de ses habitants, et les deux populations s'équilibrent. Pourtant, le Noir Ray Nagin a été réélu samedi au second tour de l'élection municipale par 52 % des voix.
«Vous n'allez pas avoir le speech typique de Ray Nagin, a promis le maire en commentant sa victoire. Je ne vais pas me créer d'ennuis ce soir, croyez-moi.» Allusion à sa célèbre remarque de janvier, lorsqu'il avait expliqué que La Nouvelle-Orléans resterait une «ville chocolat», suscitant la réprobation.
Pour l'emporter, Nagin a réussi à rallier plus d'électeurs blancs que son adversaire n'attirait de Noirs. Autre clé du scrutin, le vote des déplacés, légèrement en sa faveur. De nombreux moyens avaient été mis en oeuvre pour leur permettre de participer. En plus du courrier et du fax, dix bureaux de vote en Louisiane étaient reliés par satellite à La Nouvelle-Orléans. Des services de bus étaient mis en place en provenance de plusieurs grandes villes comme Atlanta et Houston, où les candidats avaient fait campagne.
Tous deux démocrates, les adversaires ont présenté des programmes similaires. L'un et l'autre soutenaient le droit pour les habitants de reven