C'est à 14 heures, hier, que Driss Basri est entré dans le bureau de Patrick Ramaël, le juge d'instruction chargé de l'enquête sur l'enlèvement en 1965 à Paris de Mehdi ben Barka, le chef de la gauche marocaine. Entendu comme «témoin» dans une affaire qui garde tous ses secrets on ignore les conditions de la mort de l'opposant et le sort de sa dépouille , Driss Basri en est ressorti deux heures plus tard. Sans surprise, il a déclaré : «Je lui ai dit tout ce que je savais, c'est-à-dire pas grand-chose.» Pourtant, à lui seul, le profil de ce «témoin» âgé de 67 ans installé à Paris depuis plus de deux ans transforme son audition en événement.
Disgrâce. Ex-tout puissant et inamovible ministre de l'Intérieur du roi Hassan II aujourd'hui en disgrâce au Maroc, Driss Basri a suivi durant plus de deux décennies les affaires de sécurité et... d'information du royaume, avant d'être limogé par Mohammed VI, le fils et successeur de Hassan II.
Pour n'avoir été que commissaire des Renseignements généraux de Rabat et... universitaire, il connaît pourtant sur le bout des doigts tout le personnel politique et sécuritaire marocain. C'est à ce titre que le juge Ramaël voulait l'entendre, pour sa connaissance a posteriori de l'affaire Ben Barka. Comme à son habitude, Driss Basri s'est présenté sans rire comme ayant toujours travaillé «à ciel ouvert», insistant sur ses fonctions «toujours en rapport avec les activités militantes et politiques». Du coup, ses dénégations «sur une affaire qui dès l