México de notre correspondante
«J'ai essayé de fermer mes jambes, mais les policiers me les ont écartées de force et ont commencé à me pénétrer avec leurs doigts [...]. Ils m'ont tripoté les seins [...]. Ils m'avaient recouvert la tête avec mon chemisier [...]. Pendant le trajet jusqu'à la prison, ils n'ont pas arrêté de me lancer des grossièretés. Et ça a continué après.» Ce témoignage écrit d'une étudiante de 19 ans est l'un des nombreux recueillis par les avocats qui s'occupent des quelque 210 personnes arrêtées et incarcérées après les émeutes du début du mois, à San Salvador Atenco, à 42 kilomètres de México. Samedi, 45 femmes ont annoncé qu'elles allaient déposer plainte pour abus sexuels et viols commis pendant les opérations policières des 3 et 4 mai.
Brutalité. L'ONU, Amnesty International et de nombreuses associations des droits de l'homme réclament que toute la lumière soit faite sur ces agressions sexuelles, sur la brutalité de la répression, et demandent la libération de tous les détenus. Il s'agit d'une «violation massive des droits de l'homme», accuse le Centre des droits de l'homme Miguel Agustín Pro Juárez.
Le sous-commandant Marcos, qui se trouvait non loin d'Atenco au moment des émeutes le gouvernement mexicain l'a accusé de les avoir fomentées, ce que Marcos récuse s'est solidarisé avec les habitants d'Atenco, sympathisants des idées zapatistes, et a décidé d'interrompre sa tournée nationale pour rester dans les environs tant que «justice» ne sera pas fa