Une fois n'est pas coutume, l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International trouve des «raisons d'espérer» dans son rapport annuel rendu public hier. Depuis les attentats de septembre 2001, l'association basée à Londres n'a cessé de dénoncer les conséquences néfastes et contre-productives, selon elle, de la guerre antiterroriste sur la sécurité. Jusqu'ici, elle avait le sentiment de prêcher dans le désert.
Evidence.
Dans un avant-propos, la secrétaire générale d'Amnesty, Irene Khan, assure que le vent tourne. «Certains gouvernements, parmi les plus puissants de la planète, ont dû se rendre à l'évidence que (...) le mépris pour les droits humains et l'état de droit, loin de faire gagner la guerre contre le terrorisme, provoque uniquement le ressentiment et l'isolement des groupes qui en pâtissent, fait le jeu des extrémistes et affaiblit notre sécurité collective.»
Après les attentats de juillet 2005, à Londres, le gouvernement Blair a dû reculer sur certaines restrictions aux droits humains, rejetées par le Parlement. Les Etats-Unis n'ont certes pas «renoncé catégoriquement à l'utilisation de certaines formes de torture ou de mauvais traitements», pas plus qu'ils n'ont fermé le camp de Guantanamo. Mais les opinions des deux côtés de l'Atlantique se mobilisent et réclament des comptes à leurs dirigeants sur l'existence des «prisons secrètes de la CIA», veut croire Amnesty.
Autre bonne nouvelle à ses yeux : malgré l'opposition résolue de Washington, la Cour p