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Libération

Belkhadem, une assurance pour l'avenir de Bouteflika

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publié le 26 mai 2006 à 21h21

Abdelaziz Bouteflika peut se targuer d'arriver lentement mais sûrement à ses fins. En poussant à la démission son Premier ministre, Ahmed Ouyahia, en poste depuis 2003, le chef de l'Etat aura réussi à introniser son dauphin Abdelaziz Belkhadem, le patron du FLN, l'ancien parti unique. Cela n'a pas été sans plusieurs semaines d'attaques virulentes contre Ahmed Ouyahia, un haut cadre de la bureaucratie d'Etat qui ne nourrissait sans doute aucune illusion quant à l'issue de ce harcèlement politico-médiatique. Son absence lors de l'accueil à Alger du Vénézuélien Hugo Chavez et du Turc Recep Tayyip Erdogan aura d'ailleurs confirmé que ses jours étaient comptés.

Une langue de bois exemplaire a mis fin, mercredi, à ce faux suspense et sauvé les apparences de ce régime qui ne pense qu'à les préserver. Ahmed Ouyahia a «présenté sa démission au Président, qui l'a acceptée et lui a rendu hommage». Dans la foulée, Abdelaziz Bouteflika a désigné le nouveau chef du gouvernement : Abdelaziz Belkhadem. Coïncidence : cet islamo-conservateur très proche du chef de l'Etat, dont il est le «représentant personnel», est aussi l'homme qui, avec les islamistes «modérés» du MSP, a mené toute l'offensive contre Ahmed Ouyahia.

Volonté de pouvoir.

Officiellement, c'est un projet de révision de la Constitution qui est à l'origine de ce conflit. Belkhadem en proposait en effet une modification, permettant de briguer un troisième mandat présidentiel et transformant le quinquennat actuel en... septennat. Une