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Libération

Les milices soudanaises sévissent au Tchad

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Plus d'une centaine de villageois ont été massacrés par des Jenjawids à la mi-avril.
publié le 26 mai 2006 à 21h21

A la mi-avril, dans l'est du Tchad, plus d'une centaine de villageois ont été exécutés à l'arme automatique et à la machette par des miliciens venus du Soudan voisin et des recrues tchadiennes. La nouvelle de ce massacre a été rendue publique hier par l'association Human Rights Watch (HRW). Cette tuerie marque une escalade dans les violences qui secouent cette zone frontalière du Darfour soudanais, lui-même en proie à la guerre civile depuis début 2003.

D'après les témoignages recueillis sur place par l'organisation de défense des droits de l'homme basée aux Etats-Unis, ce raid sanglant aurait été mené par les Jenjawids, des miliciens soudanais à la solde du gouvernement de Khartoum. Mais des Tchadiens recrutés localement par les Soudanais ont aussi participé à la tuerie, d'après les rescapés.

Depuis des mois, les villageois de la région doivent faire face aux razzias de leur bétail par les Jenjawids. Dans cette zone désertique que le gouvernement de N'Djamena n'a pas les moyens de contrôler, ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour se défendre. Le plus souvent avec des arcs et des machettes.

Les 150 soldats déployés par la France à Abéché, non loin de la frontière avec le Soudan, sont, pour leur part, chargés de veiller sur la sécurité des camps de réfugiés, au nombre de 200 000. «Ils patrouillent dans la zone mais ne peuvent pas être partout», reconnaît un enquêteur de HRW.

Coïncidence troublante, le massacre s'est produit au moment même où des rebelles tchadiens venus du