Le 6e congrès de la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH), prévu ce week-end, s'annonce mouvementé. La direction de la Ligue entend tenir cette réunion malgré les menaces que fait peser le pouvoir, qui n'a de cesse depuis plusieurs années de paralyser cette institution indépendante, l'une des dernières à lui résister un minimum dans une Tunisie mise au pas.
Ce congrès national, qui devait se tenir en septembre, avait été reporté à la suite d'une décision de justice et à la demande d'une vingtaine de membres dissidents. Ces derniers, en fait affiliés au parti au pouvoir, contestent l'actuelle direction pour «violation du règlement intérieur et abus de pouvoir». Les opposants se sont dits prêts à demander le recours à la force publique pour empêcher la tenue du congrès, dans l'attente d'un jugement sur le fond prévu le 3 juin.
Conjoncture difficile. Malgré ces manoeuvres d'intimidation, le gel des avoirs de la LTDH et une présence policière constante autour de ses locaux, son président, l'avocat Mokhtar Trifi, a décidé de maintenir le congrès malgré «une conjoncture politique très difficile» et les «menaces graves de la part du pouvoir».
Ces derniers jours, le régime tunisien a montré une détermination sans faille à faire taire toute voix discordante. Notamment en expulsant, dimanche dernier, un représentant suisse d'Amnesty International, venu participer à une réunion avec la LTDH.
Une trentaine d'avocates tunisiennes se sont mises en grève de la faim, la semaine dernière