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Libération

A Moscou, néonazis et bigotes contre la première Gay Pride

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Malgré l'interdiction, une quarantaine d'homosexuels ont manifesté.
publié le 29 mai 2006 à 21h22

Moscou de notre correspondante

«Moscou n'est pas Sodome !», «Dehors les pédérastes !»... La première Gay Pride tentée samedi en Russie a tourné à la démonstration de force de groupuscules néonazis et de vieilles bigotes qui s'étaient organisés pour «sauver» la capitale slave des «perversions occidentales». Toute manifestation homosexuelle ayant été interdite par la mairie de Moscou, une petite quarantaine de militants gays, dont une bonne moitié d'étrangers, avaient réduit leurs ambitions à déposer quelques fleurs sur la tombe du soldat inconnu russe. «Nous voulons rappeler que la Russie a gagné la guerre sur le fascisme ; nous ne voulons pas que le fascisme revienne !» expliquait Liouba, jeune lesbienne cramponnée à son oeillet et toute tremblante face aux quelques centaines de contre-manifestants qui s'étaient donné rendez-vous au même moment pour «rosser les pédés».

Provocateurs. Sitôt arrivé près du jardin Alexandre, le jeune organisateur de cette première Gay Pride, Nikolaï Alekseïev, a été interpellé par la police. Puis les forces antiémeutes se sont retournées contre un groupe de néonazis qui tiraient des pétards dans l'attroupement. Une vingtaine de ces provocateurs ont été arrêtés et roués de coups en public. En plein centre de Moscou, les unités russes ont fait là une belle démonstration de leurs techniques de maintien de l'ordre, notamment celle qui consiste à saisir un manifestant par les orbites pour le traîner jusqu'au car de police.

Les quelques rescapés homosexu