Pékin de notre correspondant
Le gouvernement chinois a fait annuler, hier, la vente aux enchères d'un célèbre portrait de Mao, prévue le 3 juin à Pékin, par la salle des ventes Huachen. L'annonce de cette vente avait déclenché, la semaine dernière, un torrent de réactions exaspérées sur les forums de l'Internet chinois. La toile, peinte en 1950 par Zhang Zhenshi, est de taille très modeste ; mais elle a ensuite servi de modèle à celui, beaucoup plus grand, qui a été accroché sur la place Tiananmen durant les années 50-60.
«Criminels». «Le président Mao est une divinité que le peuple chinois continue d'admirer, écrit un internaute. Or il se trouve que des gens conspirent contre son image, poussés par le vulgaire appât du gain ! La plupart des Chinois s'élèvent contre cette braderie. Espérons que les responsables du gouvernement écouteront ces voix de réprobation et interdiront cette vente aux enchères. Faute de quoi ils seront considérés comme des criminels de l'Histoire.» Pékin semble avoir pris cet avertissement pour argent comptant.
Le portrait en question avait été commandité en 1949 par le Comité central pour remplacer celui qui avait été accroché sur Tiananmen à la «libération» de Pékin, fin 1948, en lieu et place de celui de Tchang Kaï-chek, grossièrement peint sur des bidons d'essence aplatis. L'ancien portrait représentait un Mao en uniforme, casquette octogonale de l'armée Rouge et regard menaçant. Le département de la propagande du Parti communiste, jugeant ce portrai