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Libération

Haditha, massacre de sang-froid couvert par les marines

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publié le 30 mai 2006 à 21h24

Washington de notre correspondant

Au départ, le carnage d'Haditha était une rumeur parmi d'autres, une horreur commise dans des conditions mal définies, une image brouillée par des récits et des rapports contradictoires. Puis, lorsque le magazine Time est allé poser des questions dans le village irakien, au début de l'année, l'image s'est précisée : des marines américains, le 19 novembre 2005, ont tué des familles entières, au petit matin, dans leurs maisons lors d'une opération de représailles.

Poursuites. Une enquête a fini par être ordonnée par le Pentagone et confiée à l'US Navy. La semaine dernière, des élus au Congrès ont été informés des progrès des enquêteurs. Ils ont indiqué qu'il fallait s'attendre à des poursuites contre une douzaine de marines, dont au moins trois pourraient être accusés de meurtre. Hier, le chef d'état-major interarmes, le général Peter Pace, n'a pas exclu une telle issue, même s'il appelle à attendre les résultats définitifs de l'enquête. L'affaire a gagné la une des journaux, et elle menace désormais de se transformer en vaste scandale. Car ce massacre de 24 civils a été, dans un premier temps, couvert par des officiers. Impossible de ne pas penser à My Lai, carnage commis pendant la guerre du Vietnam, dont la révélation, en novembre 1969, plus d'un an après les faits, avait profondément choqué l'opinion, au point de la faire basculer contre la guerre.

Scandale. Dimanche, le représentant démocrate de Pennsylvanie John Murtha, ancien marine, ex-fa