Aux cris de «mort à l'Amérique !» des centaines d'Afghans en colère ont violemment manifesté, hier, à Kaboul, incendiant des postes de police, saccageant des bâtiments officiels. Ce déchaînement de violence, le pire depuis la chute des talibans fin 2001, s'est produit après qu'un camion militaire américain, dont les freins ont lâché, a percuté une douzaine de véhicules, faisant cinq morts, selon la présidence afghane. Devant la gravité de la situation, le couvre-feu a été instauré dans la capitale afghane.
Slogans hostiles. La foule, furieuse, a commencé à lancer des pierres sur les soldats, qui se sont réfugiés dans leurs véhicules et ont ouvert le feu pour s'ouvrir le passage, avec le renfort de la police afghane arrivée sur les lieux. Au moins huit personnes ont été tuées par balles, selon le ministère de la Santé. Mais des télévisions locales ont annoncé jusqu'à vingt morts.
Déjà choqués par la mort d'au moins seize civils lors d'une opération de la coalition la semaine dernière dans le sud du pays, environ 2 000 Afghans ont déferlé dans les rues, certains armés de couteaux ou de bâtons, pour scander des slogans hostiles aux Américains et au président Hamid Karzaï. Dans le quartier de Shar-e-Naw, un des plus animés de la ville, un millier de manifestants ont mis le feu à des postes de police et brûlé des affiches du président. Près de l'ambassade des Etats-Unis, des tirs de sommation ont été nécessaires pour les repousser. Des magasins ont été pillés et une centaine de per