Washington de notre correspondant
L'Iran n'est pas l'Irak. Désireux de donner, cette fois, «toutes ses chances à la diplomatie», les Etats-Unis ont proposé, hier, aux Iraniens de reprendre directement langue avec eux, après vingt-sept ans de rupture complète des relations entre les deux pays. A condition, bien sûr, que Téhéran suspende son projet d'enrichissement d'uranium. Un message américain a été transmis en ce sens à Téhéran, via le gouvernement suisse.
Hier soir, Téhéran n'avait pas réagi à la proposition américaine. La veille, le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, n'avait pas exclu de discuter avec les Etats-Unis, à condition que ces derniers renoncent à tout préalable. Le 8 mai, Mahmoud Ahmadinejad avait accompli un geste historique en écrivant une lettre de dix-huit pages à George W. Bush pour lui proposer «de nouveaux moyens» pour régler les tensions dans le monde. C'était la première fois qu'un dirigeant islamiste iranien s'adressait directement par écrit à un président américain. La proposition de Washington apparaît comme une réponse, certes tardive, au président iranien. Ces derniers jours, George W. Bush s'était entretenu avec les dirigeants des trois pays européens Grande-Bretagne, France et Allemagne qui tentent depuis deux ans, sans succès, d'amener l'Iran à renoncer à l'enrichissement d'uranium.
«Mauvaise voie». A Washington, la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice a donné une conférence de presse impromptue afin d'exposer le choi