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Les communistes tchèques font tache dans la région

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Bien que figé, le PC est crédité de 15 à 18 % d'intentions de vote aux législatives.
publié le 2 juin 2006 à 21h39

Prague envoyée spéciale

«Franchement, il n'y avait pas grand-chose à sauver dans cette Constitution européenne, sauf le renforcement des homosexuels» : numéro un du Parti communiste tchèque, Vojtech Filip, 51 ans, visage rond et jovial, est ainsi un homme moderne. Ou du moins veut-il s'en donner l'apparence. Car, lorsque l'on aborde l'héritage communiste, il se montre beaucoup moins ouvert : «Pourquoi parlez-vous d'effondrement du communisme ? Il y a plutôt eu effondrement d'un système bureaucratique. Je reste, quant à moi, un matérialiste dialectique.»

Reconverti. Crédité de 15 à 18 % des intentions de vote aux législatives d'aujourd'hui et demain (lire encadré), le Parti communiste tchèque, qui a bien voté en faveur du Pacs en avril, est à ce jour la troisième force politique du pays. Non réformé, à la différence des autres PC d'Europe centrale reconvertis à la social-démocratie, il a gardé son nom et n'a en rien renié ses racines. «Il n'y a aucune honte à ce que le PC ait dirigé ce pays pendant quarante ans, affirme Vojtech Filip, répondant à des journalistes du Club Grande Europe. Il y a eu des réussites mais aussi des erreurs, la première étant le rôle dirigeant du Parti inscrit dans la Constitution.»

Unique dans la région, cette survivance d'un parti orthodoxe est une incongruité en République tchèque, le pays de Vaclav Havel, où la révolution anticommuniste de novembre 1989 fut la plus pacifique à l'Est, où le divorce d'avec la Slovaquie en 1993 fut de «velours» et où la