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Libération

Nucléaire : jeu de dupes entre Washington et Téhéran

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publié le 2 juin 2006 à 21h39

Washington de notre correspondant

Jusque-là, les Etats-Unis ne parlaient jamais avec les Etats «terroristes». Avec l'Iran, tous les ponts avaient été officiellement coupés en 1979, lorsque le régime issu de la révolution islamique avait pris en otage les diplomates américains à Téhéran. Les relations entre les deux pays s'étaient durcies davantage après les attentats du 11 septembre 2001, lorsque l'Iran avait été inclus à «l'axe du mal». Pendant des mois, les Européens ont multiplié les pressions sur les Etats-Unis pour qu'ils les aident à convaincre l'Iran de renoncer à la bombe. En vain.

Même table. L'annonce, mercredi, que Washington se tenait désormais prêt à discuter avec Téhéran autour d'une même table à condition que les Iraniens suspendent préalablement leur programme nucléaire (Libération d'hier) constitue un revirement spectaculaire. Les Européens ont applaudi comme un seul homme, se réjouissant de voir les Etats-Unis jouer le jeu du multilatéralisme (lire encadré). Pourtant, le gouvernement iranien s'est gardé de saisir la perche, jugeant que l'offre américaine ne contenait «aucune idée nouvelle» : il n'a rien contre un dialogue direct avec les Américains (qui le légitimerait), mais refuse toute condition préalable.

L'initiative américaine a-t-elle une chance de succès ? Outre-Atlantique, rares sont ceux qui le croient. Pour la plupart des analystes américains, la manoeuvre ne vise pas tant à amadouer l'Iran qu'à préparer le terrain à de nouvelles sanctions économiqu