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Libération

Le Pérou tiraillé entre la gauche et la gauche

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Favori pour la présidentielle de dimanche, le social-démocrate García devance le nationaliste Humala.
publié le 3 juin 2006 à 21h40

Lima envoyé spécial

Si l'on excepte la réélection, dimanche dernier, du président colombien de droite Alvaro Uribe, l'Amérique du Sud continue de basculer à gauche. Dimanche, l'élection présidentielle péruvienne se joue entre un social-démocrate, Alan García, et un nationaliste de gauche, l'ex-militaire putschiste Ollanta Humala, proche des présidents vénézuélien Hugo Chávez et bolivien Evo Morales.

Les derniers sondages donnaient García vainqueur avec une marge confortable : entre quatre et dix points d'avance, malgré son lourd passif, puisque celui que ses sympathisants appellent «Alan» a déjà été élu chef de l'Etat en 1985 et a mené son pays à une débâcle économique sans précédent, avec des taux d'hyperinflation de 3 000 % en fin de mandat. En campagne, sous le slogan «un changement responsable», il a fait amende honorable, demandé pardon pour les «péchés» de sa première élection, et promis une gestion économique plus rigoureuse dans un pays où la pauvreté touche 51 % de la population.

L'ex-commandant Ollanta Humala est, lui, un nouveau venu en politique. En 2000, il fut, avec l'un de ses frères, militaire, responsable d'une tentative de soulèvement dans le sud du pays, alors sous la présidence d'Alberto Fujimori. Il avait été ensuite amnistié, après la destitution et la fuite au Japon de Fujimori. Ollanta Humala a créé de toutes pièces l'an dernier son Parti nationaliste péruvien qui, sur les traces d'un Morales en Bolivie, promet de «rendre à l'Etat» les ressources naturel