Prague envoyée spéciale
Une grande claque assénée à un ministre, des accusations de liens avec la mafia lancées au Premier ministre en plein duel télé, des agressions contre deux candidats, des poursuites judiciaires, des invectives en tout genre... Jamais depuis l'effondrement du régime communiste en 1989, la paisible République tchèque n'avait connu une campagne d'une telle âpreté. Deux jours avant le scrutin des 2 et 3 juin, le président de la République Vaclav Klaus s'est lui-même lancé dans la bataille en accusant le Premier ministre Jiri Paroubek d'être un «autocrate».
Sous la ceinture. Pour expliquer cette dégradation de la vie politique, les experts évoquent plusieurs causes. Après huit ans au pouvoir, les sociaux démocrates (CSSD), menacés par une victoire de la droite, s'accrocheraient à leurs postes... et à leurs avantages. Positif sur le plan économique, leur règne n'a guère été probant sur le plan de la lutte anticorruption.
Certains membres du parti ont été impliqués dans des scandales, d'autres redoutent de devoir rendre des comptes. Le Parti démocratique civique (ODS) du président Vaclav Klaus est, lui, impatient de reprendre le pouvoir. Les différences n'étant pas telles entre les deux formations, pour se démarquer, les attaques visent sous la ceinture. «Les démocrates civiques se disent libéraux, mais au pouvoir, ils sont conservateurs et populistes, explique Jiri Pehe, directeur de l'Université New York à Prague. Les sociaux démocrates, eux, sont très libérau