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Libération

Suisse: les services secrets piégés par leur taupe

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Selon un ancien agent, Berne voulait compromettre Hani, le frère de Tariq Ramadan.
publié le 3 juin 2006 à 21h40

Genève de notre correspondant

Le Centre islamique de Genève, fief des extrémistes et autres apprentis terroristes ? Les services secrets suisses semblent en tout cas en avoir été convaincus, au point de mener une opération de déstabilisation contre son directeur, Hani Ramadan, frère de l'intellectuel Tariq Ramadan et figure de la communauté musulmane locale.

Dans une série d'entretiens donnés à la presse depuis Le Caire où il est en cavale, un ancien amateur de boxe thaïlandaise converti à l'islam, Claude Covassi, 36 ans, affirme avoir été recruté par les espions helvètes pour impliquer Hani Ramadan dans l'envoi de volontaires pour la guerre sainte en Irak. Vrais-faux messages d'appels au jihad, manipulation de fichiers informatiques du centre islamique... «L'objectif était triple : prendre Hani Ramadan en flagrant délit, le discréditer auprès de sa communauté et localiser d'éventuels complices», juge un familier des lieux. Une manipulation que la piété nouvelle de Covassi a fait avorter : ex-indicateur de la police genevoise en matière de stupéfiants, il aurait décidé de tout balancer «par dégoût» après sa conversion.

Le feuilleton, entre Genève et Le Caire, est en passe de devenir une affaire d'Etat. D'abord, parce que la commission parlementaire de contrôle des services de renseignements s'est emparée de l'affaire (elle pourrait prochainement entendre à Berne l'apprenti espion Covassi, qui demande en échange des garanties pour sa sécurité). Ensuite, parce qu'au milieu d'un f