Menu
Libération

Tué il y a un an, Samir Kassir n'a pas encore d'assassin

Article réservé aux abonnés
Menée de Paris, l'enquête sur la mort du journaliste libanais piétine.
publié le 3 juin 2006 à 21h40

Un an tout juste après l'assassinat du journaliste franco-libanais Samir Kassir, le 2 juin 2005 à Beyrouth, sa veuve, Gisèle Khoury, craint qu'il ne devienne «un deuxième Michel Seurat (1)». «Je me sens frustrée et impuissante, s'inquiète-t-elle. L'enquête n'avance pas. Au contraire, les choses sont devenues plus compliquées.»

Non seulement les tueurs de Samir Kassir courent toujours, mais ils continuent de sévir. Le 12 décembre, Gibran Tueini, le directeur d'Al-Nahar, le quotidien où Kassir signait ses éditoriaux, était tué dans un attentat à la voiture piégée. Kassir et Tueini étaient à la pointe du mouvement réclamant le départ des troupes syriennes du Liban et la fin de la tutelle de Damas sur le pays. Leurs proches accusent la Syrie et ses obligés libanais, notamment Jamil al-Sayed, ex-chef de la Sûreté générale et ennemi personnel de Samir Kassir, qu'il avait fait suivre et privé de passeport en 2001.

Etrange ballet. Une information judiciaire est en cours à Paris, où le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière a été saisi sur plainte de Gisèle Khoury et de la famille du journaliste. Plusieurs témoins libanais ont été entendus dans les locaux de la Division nationale antiterroriste (Dnat). Les policiers français travaillent aussi sur l'explosif qui a piégé la voiture du journaliste : un mélange de TNT et de RDX, un explosif très puissant que seuls des services de renseignements sont capables de préparer. Ils analysent enfin les images fournies par deux caméras de surveil