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Libération

Bill Clinton, chantre de l'émigration zéro

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Dans l'ex-Zaïre, le chanteur alerte les candidats au départ sur la réalité du rêve européen.
publié le 5 juin 2006 à 21h41

Kinshasa correspondance

Séisme sur la planète musique en République démocratique du Congo (RDC). Après avoir vibré au son de Papa Wemba, la star de la rumba congolaise, la jeunesse de Kinshasa n'a d'yeux que pour un jeune prodige de 26 ans, Didier Kalondji, dit Bill Clinton. Entre les deux rois musiciens, beaucoup de similitudes, tant sur le plan musical que dans le style bariolé, sape et chaînes en or. En outre, un thème au coeur des préoccupations des jeunes Congolais les rapproche : l'émigration vers l'Europe.

Mirage européen. En 2004, Papa Wemba a été condamné en France à vingt-six mois de prison avec sursis pour «aide au séjour irrégulier d'étrangers» sous couvert de ses activités musicales. Bill, lui, vient d'écrire une chanson, Sans papiers, qui bouscule le tabou du mirage européen.

«Mukalenga veut quitter le pays, oh oh. Mais, sans argent, tu n'es qu'une diaspora, oh oh oh. Sans argent, tu peux être ridiculisé, oh oh oh», chante Bill. Le jeune homme a grandi à l'ombre d'une autre star locale, Werrason. Il a voyagé très jeune, en Europe et ailleurs. «J'ai vu des copains galérer faute de papiers, se planquer quand la police arrivait. Ce n'est pas une vie !», raconte-t-il. Lui-même s'est retrouvé un jour sans visa, en Belgique, pendant quinze jours. Pour la première fois de sa vie, explique-t-il, il a eu peur d'être expulsé comme un malpropre. Il s'est dit qu'il fallait mettre en garde ses amis, forcément tentés par le départ. Car, comme il le chante, «en Afrique la situat