Washington de notre correspondant
Les élections législatives de novembre approchent, les sondages sont sombres : c'est le moment pour George W. Bush et son éminence grise Karl Rove de ressortir de leur tiroir le bon vieux thème du mariage gay, qui avait fait ses preuves lors de la campagne de 2004. Le Président est reparti ce week-end en croisade, annonçant samedi à la radio l'introduction, comme promis, d'un amendement constitutionnel définissant le mariage comme l'union d'un homme et d'une femme. «Le mariage ne peut être coupé de ses racines culturelles, religieuses et naturelles sans affaiblir son influence bénéfique sur la société», a-t-il déclaré. Un clin d'oeil appuyé à la droite homophobe. Selon Bush, un tel amendement serait nécessaire pour contrecarrer les manoeuvres des «tribunaux militants».
Urgence. Même si les Américains sont majoritairement hostiles au mariage homosexuel, ce projet d'amendement a peu de chances de passer. Le texte doit être adopté par les deux tiers des sénateurs et des représentants au Congrès, puis être ratifié par les trois quarts des cinquante Etats. Or une grande partie des sénateurs considère qu'un tel sujet n'a pas sa place dans la Constitution. Pour la Maison Blanche, l'important est seulement de réveiller la «guerre culturelle», ce débat passionné qui déchire les Américains depuis des années sur l'avortement, l'homosexualité, la prière dans les écoles, l'homosexualité, l'euthanasie... Pour Bush et Rove, un moyen formidable de galvaniser