Aux échecs, cela s'appelle un pat : le roi ne peut plus bouger au risque d'être pris. La partie est, dès lors, paralysée. C'est la situation dans laquelle se retrouve la République tchèque après les législatives des 2 et 3 juin. Le Parti démocratique civique (ODS, droite) est arrivé en tête devant les sociaux-démocrates. Mais il semble incapable d'atteindre la majorité au Parlement, une coalition de centre droit ne lui assurant que 100 députés sur 200, à égalité parfaite avec la gauche (lire ci-dessous).
Pari. Dans l'opposition depuis neuf ans, les «démocrates civiques» ont réussi leur pari. Jamais ils n'ont fait un aussi bon score depuis le retour de la démocratie (plus 11 points par rapport aux législatives de 2002). Conformément à la Constitution, le chef de l'Etat, Vaclav Klaus, président d'honneur du parti, les a donc appelés à entamer les négociations pour constituer le gouvernement. Mais leurs chances de former un cabinet stable avec les chrétiens-démocrates et les Verts paraissent minces.
Pour sortir du blocage, certains pronostiquent déjà une «grande coalition» à l'allemande, ou des élections anticipées. La première hypothèse a été évoquée dès samedi soir par le chef de l'ODS, Mirek Topolanek : «Je n'exclus pas les sociaux-démocrates des négociations.» Mais le Premier ministre sortant, le social-démocrate Jiri Paroubek, n'y semblait guère disposé, appelant son parti à rejoindre l'opposition.
Mauvais perdant «si vous vous attendez à ce que je serre la main de mon riva