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Libération

La Colombie fait un petit pas vers le droit à l'avortement

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publié le 7 juin 2006 à 21h42

Bogotá de notre correspondant

Pour les féministes de Colombie, c'est une «victoire symbolique». L'avortement n'est plus systématiquement interdit dans ce pays de 45 millions d'habitants. Le 10 mai, la Cour constitutionnelle a dépénalisé son usage dans trois situations : en cas de viol, d'une malformation du foetus qui empêche sa survie après naissance ou si la grossesse met en danger la santé de la mère. «Même si on est encore très loin d'une légalisation, c'est un petit pas en avant dans la reconnaissance des droits des femmes», juge la psychologue Florence Thomas, activiste française qui milite depuis quarante ans en Colombie.

Les Colombiennes ont ainsi quitté les 4 % de la population mondiale qui se voient interdire l'interruption de grossesse en toutes circonstances. Sur le continent (lire encadré), seuls restent dans cette situation l'irréductible Chili (qui vient à peine d'autoriser le divorce, en 2004), et le Salvador, qui a interdit l'IVG par réforme constitutionnelle en 1999.

Peur de l'Eglise. En Colombie, la lutte pour un assouplissement de la législation n'était pas gagnée. Cinq propositions de loi de dépénalisation ont été balayées depuis 1979, et rien ne laissait présager une évolution des parlementaires. «Plusieurs congressistes m'ont avoué qu'ils y étaient favorables, mais qu'ils ne l'auraient pas voté, par peur de leurs électeurs», raconte Monica Roa, avocate de l'association Women's Link Worldwide. L'influence de l'Eglise et de différents mouvements, comme les