Gaza envoyé spécial
Mahmoud Abbas tempère, comme s'il hésitait à sauter le pas. Son ultimatum aux islamistes a été repoussé hier de trois nouvelles journées. Déjà, ce week-end, le président de l'Autorité palestinienne jurait que le délai de grâce de 48 heures qu'il accordait au Hamas serait le dernier et qu'il décréterait la tenue d'un référendum en juillet si le mouvement islamiste refusait de rallier la «plateforme nationale de réconciliation». Ce projet élaboré par plusieurs prisonniers détenus en Israël, dont un membre important du Hamas, propose la formation d'un gouvernement d'union entre toutes les factions politiques sur la base d'un programme reconnaissant dans les faits l'Etat hébreu. Une condition inacceptable par les islamistes. Deux semaines de tractations n'ont pas permis de dépasser cette divergence et l'on voit mal comment les choses pourraient évoluer positivement en trois jours.
Question fondamentale. «Ce nouveau délai ne correspond à rien, répond le docteur Khalil Abou Leila, l'un des théoriciens de la direction du Hamas de Gaza. Si l'on veut des discussions fructueuses qui permettent d'aboutir sur une question aussi fondamentale pour l'avenir du projet national palestinien, il faut se donner le temps. Ceux qui imposent une période aussi courte veulent que notre dialogue échoue.» Le mouvement islamiste assure qu'il n'entend pas rompre les ponts, mais reste fermement campé sur ses positions. «En tant que peuple, nous reconnaissons Israël dans les faits. Mais