Dili envoyé spécial
En début de semaine, un millier de Timorais de l'Est ont protesté devant le palais du gouvernement, dans le centre de Dili, en brandissant des pancartes proclamant «A bas le terroriste Alkatiri !» ou «Ejectez Alkatiri !» L'impopularité du Premier ministre, qui remonte aux premiers temps de son gouvernement, n'a fait que s'accentuer après les semaines d'anarchie et de violences qui ont vidé la capitale de sa population. Au Timor, beaucoup se disent convaincus que le Premier ministre a ordonné à l'armée de tirer sur des manifestants, le 28 avril, provoquant au moins six morts et déclenchant les troubles. Mais ce dernier exclut toute idée de démission : «Cela ne ferait qu'empirer la situation.»
Revers majeur.
Dans la tourmente depuis plusieurs jours, Mari Alkatiri reçoit en toute simplicité dans le salon d'une de ses nombreuses résidences de Dili. La veille, la mine défaite, il avait pourtant essuyé un revers majeur. Le président Xanana Gusmão a en effet remplacé deux de ses plus fidèles ministres, ceux de la Défense et de l'Intérieur. Alkatiri paraît ne pas s'en formaliser. «Ils font partie de mon gouvernement, il n'y a pas de ministres indépendants», rétorque-t-il.
En réalité, le remplacement du ministre de la Défense par le prix Nobel José Ramos-Horta (qui est aussi ministre des Affaires étrangères) et de celui de l'Intérieur par Alcino Baris, apparaît comme un compromis entre le président Gusmão et le docteur Alkatiri. En sacrifiant deux de ses proches, ce d