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Libération

La famille de Ben Ali en eaux troubles

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Le yacht volé d'un banquier français retrouvé en Tunisie, aux mains du neveu du Président.
publié le 8 juin 2006 à 21h43

Zine Ben Ali a décidément bien des soucis avec sa famille et celle de sa femme, Leïla Trabelsi. Le dernier en date a été révélé, hier, par le Canard Enchaîné. Début mai, Princess, un yacht de 18 mètres de plus d'un million d'euros, appartenant à Bruno Roger, le PDG de la banque Lazard Frères, disparaît en pleine nuit du port de Bonifacio en Corse. «Après une halte en Sardaigne, il ne tarde pas à réapparaître en Tunisie, à Sidi Bou Saïd», raconte l'hebdomadaire satirique. La compagnie d'assurances de Bruno Roger, qui dépêche un enquêteur en Tunisie, va y découvrir le yacht repeint et son nouveau propriétaire : Imad Trabelsi, le neveu, à la médiocre réputation, de Leïla, la femme du président. Mis au courant, Interpol débarque à Sidi Bou Saïd et le yacht est saisi le 26 mai. Mardi soir, il y était toujours sous scellés. Citée par le Canard, l'ambassade de Ben Ali à Paris «confirme que le bateau est bien entré en infraction en Tunisie», mais «dément toute implication de la famille présidentielle».

Discrétion. Ce n'est pas l'avis des policiers français chargés de l'enquête, ni même des autorités françaises. Mais, bonnes relations avec Tunis obligent, les négociations pour éviter de mettre en cause la famille élargie du chef de l'Etat vont bon train. En la matière, la proximité entre Bruno Roger et le président français pourrait s'avérer très utile. Roger, rappelle l'hebdomadaire, est« un généreux mécène du musée Branly, le bébé de Chirac, où l'épouse de Bruno Roger occupe un post