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Libération

Le «parrain du Liberia» rattrapé aux Pays-Bas

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Guus Kouwenhoven a été condamné à huit ans de prison, hier à La Haye, pour trafic d'armes à destination de Charles Taylor, l'ex-président libérien.
publié le 8 juin 2006 à 21h43

Amsterdam de notre correspondante

Guus Kouwenhoven, un homme d'affaires néerlandais de 63 ans, a été condamné, hier, à huit ans de prison par un tribunal de La Haye pour trafic d'armes. Cet ancien négociant en bois a été reconnu coupable d'avoir fourni des Kalachnikov, des grenades et des lance-roquettes à Charles Taylor, l'ancien président du Liberia, lui-même en passe d'être jugé par un tribunal spécial pour ses responsabilités dans la guerre civile en Sierra Leone. Le Liberia a été ravagé par une guerre civile, de 1989 à 2003, largement financée par l'exportation de ses ressources naturelles (bois, caoutchouc et diamants).

«Bois du sang». Guus Kouwenhoven, qui risquait vingt ans de prison pour crimes de guerre, a été acquitté de ce chef d'inculpation, fautes de preuves suffisantes. Son procès a donné un visage au commerce opaque du «bois du sang». D'un naturel affable, ce Néerlandais établi au Liberia dans les années 80 y a d'abord été importateur de produits alimentaires, puis gérant d'un grand hôtel-casino, importateur exclusif de BMW, directeur d'immenses exploitations forestières et, pour finir, trafiquant d'armes. De 1999 à 2002, il a eu la haute main sur le port de Buchanan, d'où des navires partaient chargés de bois à destination principalement de la Chine et de la France (lire encadré) pour revenir avec des containers remplis d'armes achetées en Chine.

En 2000, un groupe d'experts des Nations unies sur la Sierra Leone l'avait accusé d'avoir violé l'embargo sur les ve