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Libération

Le baril en otage dans le delta du Niger

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publié le 9 juin 2006 à 21h44

Lagos de notre correspondante

Dans la nuit de mardi à mercredi, une installation de production de gaz, située à une trentaine de kilomètres au sud de Port Harcourt, poumon de la zone pétrolifère au Nigeria, a été attaquée. Les combats ont fait au moins trois morts parmi les forces de sécurité. Cinq Coréens ont été kidnappés dans un dortoir flottant attenant à la station. Le Mouvement d'émancipation du delta du Niger (Mend) a revendiqué le kidnapping et suggéré un échange : les otages contre Dokubo Asari ­ le leader d'un groupe armé du delta, emprisonné depuis septembre pour trahison ­, auquel la justice nigériane vient de refuser la liberté conditionnelle. Hier, le Mend a fait savoir que, à la demande d'Asari, les otages ont été relâchés.

Misère noire.

Les cinq Coréens seront peut-être plus chanceux que les derniers otages du Mend, qui ont passé plusieurs semaines dans des criques. Peu avant son interpellation, Dokubo Asari ne cachait pas son hostilité au gouvernement nigérian, responsable ­ selon lui ­ de la misère noire des peuples du delta du Niger, en particulier de la communauté ijaw, dont il est originaire. Son arrestation et celle d'un politicien ijaw ont été suivies d'une vague de violence sans précédent. En décembre, des attaques ont été revendiquées par une mystérieuse Brigade des martyrs. Puis est apparu le Mend, qui multiplie les actions de guérilla.

Le delta du Niger est depuis longtemps en proie à la violence. Des communautés locales s'estiment lésées par l'exploit