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Libération

UE-Turquie : premier round de pourparlers

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La non-reconnaissance de Nicosie par Ankara entrave les négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'Union.
publié le 13 juin 2006 à 21h47

Bruxelles (UE) de notre correspondant

Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE s'annoncent tumultueuses. Hier, une nouvelle crise a été évitée de justesse, la République de Chypre ayant finalement renoncé à user de son droit de veto pour bloquer l'ouverture de la phase concrète des pourparlers, officiellement lancés le 3 octobre 2005. Nicosie voulait obtenir au préalable qu'Ankara lui ouvre l'accès de ses ports et aéroports comme elle s'y est engagée en juillet dernier et, par ce biais, remettre sur la table le refus persistant des autorités turques de la reconnaître. Le chef de la diplomatie turque, Abdullah Gül, qui avait menacé de boycotter la réunion de ses 25 collègues qui se tenait à Luxembourg, a finalement pris son avion pour assister à ce premier round de négociations qui portait sur... la science et la recherche.

Droit de veto. En visite officielle en Croatie, autre pays candidat à l'adhésion, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a estimé que «la partie Sud de Chypre [allait] utiliser au maximum son droit de veto». «Mais, a-t-il ajouté un tantinet arrogant, je ne crois pas que 24 pays [...] vont donner beaucoup d'attention au veto d'une partie de Chypre...» Il a tort, la question de la reconnaissance de la République chypriote grecque étant non seulement une affaire de principe, puisqu'il n'est pas question qu'un pays adhère à une Union dont il ne reconnaît pas tous les membres, mais surtout elle fournit un prétexte rêvé pour écarter une candidatur