Qui arrêtera les milices islamiques en Somalie ? Après avoir pris Mogadiscio, il y a dix jours, les combattants des tribunaux islamiques se sont emparés hier de Djohar, à 90 km au nord de la capitale, dernier bastion de l'alliance de chefs de guerre soutenue et armée par les Etats-Unis. L'offensive n'a duré qu'une demi-journée : les islamistes ont pris la ville en tenaille, attaquant par le nord et le sud. Les combats, qui se sont déroulés dans les faubourgs et près de l'aéroport, ont fait au moins 6 morts et 14 blessés. En fait, il n'y a pas vraiment eu de combats : trois chefs de guerre, Mohamed Afrah Qanyare, Issa Botan Alin et Abdu Nure Said, avaient fui la ville mardi soir. Un autre, Abdi Hassan Awale Qeydid, avait déserté l'alliance. Djohar est donc tombé comme un fruit mûr. D'autant que le «maître» de la région, le chef de guerre Mohamed Dheere, était absent : il serait en Ethiopie, en quête d'armes et de soutiens pour contre-attaquer. Les islamistes ont poussé leur avantage jusqu'à Mahhadei Uen, 25 km au nord.
Des convois de miliciens armés patrouillaient hier dans Djohar, tandis que les 20 000 habitants de la ville sortaient peu à peu dans les rues. «Nous avons l'intention de mettre en place le plus vite possible une nouvelle administration et des tribunaux appliquant la charia», a déclaré Sheikh Hassan Dir, l'un des commandants des milices des tribunaux islamiques.
Anarchie. La montée en puissance des tribunaux islamiques, qui ont annoncé leur intention d'unifier une