Guantanamo ou comment s'en débarrasser. George W. Bush a admis hier que l'existence de ce camp de détention dans l'île de Cuba commençait à devenir gênante. «Il est indubitable [qu'il] fournit un prétexte, par exemple, pour dire que les "Etats-Unis n'appliquent pas les valeurs qu'ils prônent pour d'autres pays", a-t-il reconnu lors d'une conférence de presse. J'aimerais fermer Guantanamo, mais je reconnais aussi que nous y détenons des gens qui sont sacrément dangereux et qu'il vaudrait mieux que nous ayons un plan pour les traduire devant nos tribunaux.» La Cour suprême doit se prononcer dans les jours ou les semaines qui viennent sur la validité des tribunaux d'exception mis en place par l'administration américaine pour juger les prisonniers de Guantanamo.
Le suicide par pendaison de trois détenus deux Saoudiens et un Yéménite , la semaine dernière, a de nouveau braqué les projecteurs sur cette prison militaire. Cinq experts des droits de l'homme des Nations unies ont encore réclamé hier le démantèlement du camp, estimant «prévisibles» ces trois suicides «à la lumière des conditions rudes et prolongées de détention». Le père d'une des trois victimes, Ali Abdullah Ahmed, a quant à lui dénoncé un meurtre : «Cette idée d'un suicide est un mensonge. Mon fils n'aurait jamais commis un suicide», a-t-il déclaré sur la BBC.
L'administration américaine semble bel et bien chercher les moyens de vider le camp. Le gouvernement afghan a annoncé hier le rapatriement, dans «quelques moi