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Libération

Colombie : les guérillas en guerre ouverte

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Dans le nord-est du pays, les Farc et l'ELN se combattent pour contrôler les ressources.
publié le 16 juin 2006 à 21h27

Bogotá de notre correspondant

Les habitants d'Arauquita, petite ville colombienne située à la frontière avec le Venezuela, ont retrouvé, mardi, le corps de Nelson Díaz criblé de balles. Le paysan, que des hommes armés avaient enlevé trois jours plus tôt, serait la dernière victime en date de la guerre entre guérillas d'extrême gauche qui déchire la région, l'Arauca, depuis novembre.

Extorsion. Les puissantes Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, 17 500 combattants) ont officialisé par un communiqué ­ daté de mars mais publié sur l'Internet le week-end dernier ­ qu'elles étaient, dans cette zone, en guerre ouverte contre les «guévaristes» de l'Armée de libération nationale (ELN, 4 500 hommes). «Nous avons subi de leur part des agressions que l'on n'attend que de l'ennemi», affirme le texte du front local des Farc. «Les disputes entre Farc et ELN en Arauca sont anciennes, éclaire Mauricio Mujica, ancien médiateur du peuple du département. Elles luttent pour les ressources de la région.» L'ELN a, la première, profité de la découverte au début des années 80 du gisement de pétrole de Caño Limón, par le racket des entreprises et des collectivités locales. «Le butin versé par le constructeur de l'oléoduc, l'allemand Manessman, a permis leur expansion», estime un cadre d'Oxy, qui exploite le champ.

Les Farc sont entrées en force dix ans plus tard, en introduisant une autre source de richesse : la coca, base de la cocaïne, dont la culture couvrait 12 000 hectares l'an dernie